"Dos meses antes de la muerte de Angèle, había llevado ella, un domingo, al cerrillo Montmartre. A la pobre mujer le encantaba comer en el restaurante; era feliz, cuando, después de un paseo largo, traía ella en algún “cabaret” (bar) de las afueras.
Aquel día, cenaron en la cumbre de los cerrillos, en un restaurante cuyas ventanas se abrían a París, a este océano de casas a los tejados “bleuâtres”, iguales a flujos prensados que llenaban el horizonte inmenso. Su mesa estuvo colocada delante de una de las ventanas. Este espectáculo de los tejados de París alegró a Saccard. Al postre, hizo aportar una botella de Borgoña.
Sonreía al espacio, era de una galantería inusitada. Y sus miradas, amorosamente, volvían a bajar siempre sobre este mar vivo y pululante, de donde salía la voz profunda del muchedumbre. Éramos en otoño; la ciudad, bajo el gran cielo pálido, se languidecía, de un gris dulce y tierno y picado çà y allí de verdores sombríos, que se parecían a hojas anchas de nenúfares que nadaban sobre un lago; el sol se acostaba en una nube roja, y, mientras que los fondos se llenaban de una bruma ligera, un polvo de oro, un rocío de oro caía sobre la orilla norte de la ciudad, del lado de la Madeleinde y Tuileries. Era como el rincón encantada de una ciudad de las Mil y Una noches, a los árboles de esmeralda, a los tejados de zafiro, a las veletas de rubí. Vino un momento cuando el rayo que deslizaba entre dos nubes fue tan resplandeciente, que las casas parecieron arder y derretirse como un lingote de oro en un crisol.
- ¡ Oh! ¡ Ve, dice Saccard, con una risa de niño, llueve unas piezas de veinte francos en París!
Angèle se echó a reír a su vuelta, acusando aquellas piezas de no ser fáciles recoger. Pero su marido se había levantado, y, acodándose en la rampa de la ventana:
- ¿ Es la columna Vendôme ¿no?, que brilla allá?... Aquí, más a la derecha, es la Madeleine... Un bello barrio, donde hay a hacer mucho... ¡ Oh! ¡ Esta vez, todo va a quemar! ¿ Ves?... Se diría que el barrio hierve en el alambique de algún químico."
"Deux mois avant la mort d'Angèle, il l'avait menée, un dimanche, aux buttes Montmartre. La pauvre femme adorait manger au restaurant ; elle était heureuse, lorsque, après une longue promenade, il l'attablait dans quelque cabaret de la banlieue. Ce jour-là, ils dînèrent au sommet des buttes, dans un restaurant dont les fenêtres s'ouvraient sur Paris, sur cet océan de maisons aux toits bleuâtres, pareils à des flots pressés emplissant l'immense horizon. Leur table était placée devant une des fenêtres. Ce spectacle des toits de Paris égaya Saccard. Au dessert, il fit apporter une bouteille de bourgogne.
Il souriait à l'espace, il était d'une galanterie inusitée. Et ses regards, amoureusement, redescendaient toujours sur cette mer vivante et pullulante, d'où sortait la voix profonde des foules. On était à l'automne ; la ville, sous le grand ciel pâle, s'alanguissait, d'un gris doux et tendre, piqué çà et là de verdures sombres, qui ressemblaient à de larges feuilles de nénuphars nageant sur un lac ; le soleil se couchait dans un nuage rouge, et, tandis que les fonds s'emplissaient d'une brume légère, une poussière d'or, une rosée d'or tombait sur la rive droite de la ville, du côté de la Madeleine et des Tuileries. C'était comme le coin enchanté d'une cité des Mille et une Nuits , aux arbres d'émeraude, aux toits de saphir, aux girouettes de rubis. Il vint un moment où le rayon qui glissait entre deux nuages fut si resplendissant, que les maisons semblèrent flamber et se fondre comme un lingot d'or dans un creuset.
- Oh ! vois, dit Saccard, avec un rire d'enfant, il pleut des pièces de vingt francs dans Paris !
Angèle se mit à rire à son tour, en accusant ces pièces-là de n'être pas faciles à ramasser. Mais son mari s'était levé, et, s'accoudant sur la rampe de la fenêtre :
- C'est la colonne Vendôme, n'est-ce pas, qui brille là-bas ?... Ici, plus à droite, voilà la Madeleine... Un beau quartier, où il y a beaucoup à faire... Ah ! cette fois, tout va brûler ! Vois-tu ?... On dirait que le quartier bout dans l'alambic de quelque chimiste."
Emile Zola
La Curée
1872
En este espacio se compila el trabajo desarrollado por los participantes en la asignatura de libre elección Caminar Barcelona
Suscribirse a:
Enviar comentarios (Atom)
No hay comentarios:
Publicar un comentario